Peux-tu nous donner un bref aperçu de ta carrière au curling: quand et comment as-tu commencé le curling? 

Je me suis lancé dans le curling à la fin des années 80 à Neuchâtel. Mon père avait commencé et m’a pris avec lui. Mon frère et mes deux sœurs ont également fait leurs débuts à cette époque.

Aujourd’hui, nous sommes tous encore joueurs de curling au Club de Neuchâtel, où nous participons au championnat neuchâtelois. Une histoire de famille, comme beaucoup d’autres dans la grande famille du curling!

Quel a été le point fort personnel de ta carrière de curling?

En juniors, j’ai été six fois champion romand junior (les ligues n’existaient pas à cette époque!) et champion suisse junior en 1999. J’ai participé deux fois au championnat du monde junior: en 1999 avec Wallisellen en tant que remplaçant (médaille d’argent) et en 2000 avec mon équipe, où nous avons aussi obtenu la médaille d’argent.

Ensuite, j’ai évolué en ligue A de 2000 à 2011, tout d’abord avec l’équipe de Neuchâtel puis avec celle de Glaris-Neuchâtel de 2008 à 2011. Après deux quatrièmes places, notre meilleur résultat a été une défaite en finale des championnats suisses en 2011, contre l’équipe de Christof Schwaller.

Ce dernier match a marqué la fin d’un cycle pour notre équipe. Mon frère, Gilles, a continué une année avec De Cruz, qui sortait de juniors, Martin Rios s’est orienté sur le double mixte avec beaucoup de succès et Jürg Bamert est devenu champion suisse l’année suivante.

De mon côté, je suis parti faire un tour du monde durant près d’une année avec ma compagne, qui est devenue ma femme quelques années plus tard. Je vis toujours à Neuchâtel, je travaille dans une administration communale en tant que responsable RH.

A l’époque, pour quelle raison as-tu arrêté? Et as-tu remplacé le curling: par un autre sport, un autre loisir, le travail, la famille?

J’ai fait près de vingt ans de compétition, à toucher le succès du bout des doigts… Le curling a énormément évolué dans les années 2000 avec son entrée aux Jeux Olympiques. C’est devenu un véritable sport d’athlètes et pour réussir, il fallait en faire encore beaucoup plus. A 33 ans, je souhaitais voyager et prendre plus de temps pour moi. Je n’avais plus l’énergie de m’investir encore davantage.

 

Joues-tu parfois encore activement ? As-tu même encore un lien avec le curling ? Est-ce que tu suis encore les championnats et connais les meilleures équipes ?

Jouer activement est un bien grand mot! Une fois par semaine en hiver, et je mise sur l’expérience! 😉 Et pour compléter durant la saison d’été, je me suis mis au golf. Je fais deux à trois tournois de club par année.

Par les réseaux sociaux et la télévision, je suis encore les championnats internationaux. En les regardant, je n’ai plus vraiment l’impression d’avoir fait le même sport. Le niveau actuel est phénoménal. C’est un investissement de tous les instants pour atteindre ce niveau.

Ayant la même année de naissance que Silvana Tirinzoni, j’ai du plaisir à la voir évoluer sur le toit du monde.

Je me souviens qu’en 2011, lors de notre défaite en finale des championnats suisses, son équipe avait également perdu la finale chez les femmes. Je me souviens qu’elle avait été bien plus affectée que moi par cette défaite. Elle avait tellement envie de réussir… ce qu’elle a accompli depuis est fantastique.

 

Si tu pouvais remonter le temps: donnerais-tu à nouveau la même importance au curling? Et mettrais-tu fin à ta carrière au même moment?

Je pense que j’aurais donné plus d’importance à tous les éléments en dehors de la glace (préparation physique, mentale, nourriture, etc.). Cela aurait fait une différence importante. Je n’ai jamais été très assidu sur ces points, je préférais simplement jouer et passer de bons moments avec mes coéquipiers sur la glace et en dehors.

 Oui, j’aurais arrêté au même moment. Il était temps de tourner une page pour en commencer une nouvelle.

Patrick Vuille Patrick Vuille Patrick Vuille